Il ya 140 ans, la Commune de Paris

Le 2 septembre 1870, Napoléon III capitule à
Sedan.
La République est proclamée dans l’hôtel de
Ville de Paris.

Le 19 septembre 1870, Paris est assiégé par
les Prussiens.
La ville est bombardée. Les hommes valides,
sous le commandement de Gambetta, sont
enrôlés pour desserrer le blocus qui va durer
cinq mois.

1870 Le 31 octobre 1870, l’hôtel de Ville est

assiégé.
Après avoir appris la capitulation de Metz,
des bataillons de la Garde nationale s’insurgent.
Ils exigent la démission du gouvernement . Mais
le mouvement est un échec.

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Barricade du boulevard Puebla.
ANONYME © SAINT-DENIS, MUSÉE D’ART ET D’HISTOIRE - CLICHÉ I. ANDRÉANI

1871 Le 19 janvier 1871, alors que Paris est assiégé

par les Allemands depuis le 19 septembre 1870,
le général Trochu, chef du gouvernement provisoire, organise une sortie avec la garnison de
Paris. Sa tentative pour forcer le blocus prussien
échoue. Le bilan est lourd, 5 000 morts.

Le 22 janvier, nouveau soulèvement parisien.
La défaite de Trochu et les rumeurs de négociations
entre le gouvernement provisoire et
Bismarck provoquent un nouveau soulèvement
des gardes nationaux et de la population parisienne.
Mais une fois de plus, l’insurrection est
écrasée.

Le 28 janvier, Paris capitule.
Après plusieurs mois d’un siège qui a affamé les
Parisiens, Paris est contraint de capituler. La
population parisienne, perçoit cette capitulation
comme une véritable trahison . Par ailleurs, l’une
des clauses de l’armistice oblige ce gouvernement
à organiser des élections pour désigner les
membres d’une Assemblée nationale. Les votes
aboutissent à la victoire d’une majorité de monarchistes,
favorables à la paix, contre les républicains

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Les Femmes pendant la Commune.
D.R.
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Les Femmes pendant la Commune.
D.R.

Le 17 février 1871, Thiers est nommé à la tête
du gouvernement.

Le 1er mars 1871 les Prussiens défilent dans
Paris.
Une telle humiliation ne peut qu’exaspérer
davantage les Parisiens.

Le 3 mars 1871 a lieu l’élection du Comité
central de la Garde nationale.
Les délégués d’arrondissements de la Garde
nationale élisent les membres d’un comité
central, opposé au gouvernement provisoire de
Thiers. Ce comité est chargé de fédérer les
quelques 200 bataillons. C’est la raison pour
laquelle on appellera les membres de la Garde
nationale les Fédérés. Lorsque Thiers ordonnera
de les désarmer, le Comité organisera des élections
le 26 mars, donnant naissance à la
Commune de Paris.

Le 10 mars 1871, l’Assemblée nationale s’installe
à Versailles.
Les Parisiens perçoivent l’événement comme
la « décapitalisation » de Paris et comme une
humiliation supplémentaire.

Le 18 mars 1871, début de la Commune.
Les Parisiens sont au bord de l’insurrection.
Les tensions poussent Adolphe Thiers à faire
enlever des canons érigés à Montmartre par le
peuple pour se défendre contre l’ennemi. Mais
les soldats chargés de la mission sont encerclés
par une foule pacifique, avec laquelle ils fraternisent.
Lorsque le général Lecomte ordonne de
tirer sur la foule, il n’est pas obéi. Il sera fait prisonnier et fusillé en même temps que le
général Clément Thomas. Adolphe Thiers
quitte la capitale avec son gouvernement
pour se rendre à Versailles. Dès lors, le
Comité central de la Garde nationale prend
possession de l’Hôtel de ville et organise les
votes qui éliront la Commune de Paris.

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Parmi les mesures révolutionnaires.
D.R.

Le 23 mars 1871, insurrection communale
à Marseille.
À l’image des Parisiens, les Marseillais
tentent de mettre en place une Commune. De
nombreuses villes suivront ainsi cet exemple.
(Narbonne, Saint-Étienne et Toulouse.) Mais
ces mouvements ne se prolongeront pas
longtemps.

Le 26 mars 1871, élection de la Commune.
Le Comité central de la Garde nationale,
invite les Parisiens à élire leurs représentants.
Le conseil de 83 membres s’installe le 28 mars
à l’Hôtel de ville, devant une foule de plusieurs
dizaine de milliers de personnes. Cette assemblée
hérite des pouvoirs du Comité central et
prend le nom de Commune de Paris. Parmi les
83 élus on compte 33 ouvriers, 5 petits patrons,
14 employés, 12 journalistes, des artistes et des
membres des professions libérales.

Le 2 avril 1871, la Commune vote la séparation
entre l’Église et l’État. Elle proclame le
principe de laïcité et de gratuité dans les établissements
scolaires, les liquidations des termes
dus par les locataires, le droit de réquisition des
logements vacants, l’abolition du travail de nuit,
l’interdiction des retenues sur salaire, l’abolition
de la conscription, la gratuité de la justice.

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En attendant les Versaillais.
D.R.

Mais aussi la Commune officialise l’union
libre, établit le principe à travail égal, salaire égal
et bannit la prostitution. Par ailleurs les étrangers
étant nombreux dans Paris, la Commune en
élisant l’un d’eux, Léo Frankel, comme ministre du Travail, déclare « Considérant que le drapeau de
la Commune est universel... toute cité à le droit de
donner le titre de citoyen aux étrangers qui la servent.
 »

Le dimanche 2 avril 1871, les Versaillais
fondent sur Paris et prennent l’avant-poste de
Courbevoie. Dès le lendemain, la garde nationale
lancera l’offensive à Versailles, sans succès.
Le général communard Flourens sera même
exécuté. Ainsi, pendant près de deux mois, les
quelques 30 000 hommes de la garde nationale
devront affronter, autour de Paris, les 130 000
soldats de Thiers.

Le 8 avril 1871, une commission est chargée
de construire des barricades.

Le 16 avril 1871, un décret prévoit la remise
en marche par les ouvriers associés des ateliers
que leurs patrons ont désertés.

Le 10 mai 1871, signature du traité de
Francfort.
Le gouvernement provisoire de la France
accepte le paiement d’une indemnité de 5 milliards
de francs-or, la présence d’une armée
d’occupation jusqu’au paiement de cette somme
et surtout, la cession de l’Alsace et d’une partie
de la Lorraine.

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Cadavres de la Commune.
D.R.

Le 16 mai 1871, la colonne Vendôme, symbolisant
la gloire de Napoléon Ier, est déboulonnée.
On en attribuera en partie la responsabilité à
Gustave Courbet.

Le 21 mai 1871, début de la Semaine sanglante à
Paris.
L’armée régulière de Versailles parvient à franchir
le Point-du-Jour, près de la porte de Saint-
Cloud, envahit la capitale et prend ainsi par surprise
les fédérés. Commence alors une semaine
sanglante, au cours de laquelle les Parisiens sont
massacrés, les monuments brûlés et la capitale
bombardée. Les barricades dressées par la
population ne seront pas suffisantes pour
stopper la progression des Versaillais et les quartiers
capituleront les uns après les autres. On
estimera les pertes humaines à environ 25 000
du côté des Fédérés et 1 360 pour les Versaillais.

Le 24 mai 1871, les fédérés fusillent leurs
otages.
Au coeur de la Semaine sanglante, les Fédérés de
la Commune exécutent plus de cinquante
otages. Parmi les fusillés figurent des religieux,
des policiers et des civils accusés de trahison.

Le 27 mai 1871, les Fédérés de la Commune
sont massacrés au cimetière du Père-Lachaise
par les troupes régulières de Versailles.

Le 28 mai 1871, la Commune de Paris
écrasée dans le sang.
Le chef du pouvoir exécutif, Adolphe Thiers,
réfugié à Versailles, lance contre la capitale cinq
corps d’armée. Les combats de rue et la répression
terrible de la Commune feront au total plus
de 20 000 victimes, parmi lesquelles on compte
femmes et enfants. À cela s’ajoutent les incendies
des Tuileries, du Palais de Justice, de l’Hôtel
de Ville et du Palais Royal.

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Création de la Garde nationale.
D.R.

Le 29 mai Thiers dira « Le sol est jonché de
cadavres, ce spectacle affreux servira de leçon.
 »
Les Communards, hommes, femmes, enfants
vont être arrêtés et jugés 36 309 personnes au
total. 10 137 seront condamnés ; 93 à la peine
de mort (70 seront graciés), 251 aux travaux
forcés, 4 586 à la déportation, 4 606 à des peines
d’emprisonnement, 55 enfants iront en maison
de redressement. Une amnistie interviendra en
1880.

Victor Hugo dira de la Commune «  Le cadavre
est à terre, mais l’idée est debout.
 »