Ambroise Croizat

Il y a 60 disparaissait Ambroise
Croizat.

« Jamais nous ne tolérerons qu’un seul des avantages
de la sécurité sociale soit mis en péril.
 »

Cette phrase, il la prononce le 24 octobre
1950 à l’Assemblée nationale.

Ambroise Croizat est né en 1901, en Savoie
où son père militant CGT de la première heure
est manœuvre dans la métallurgie, sa mère
employée dans une usine de tissage.

À treize ans, au moment où son père est
mobilisé pour le front, Ambroise Croizat quitte
l’école et s’engage comme apprenti, en même
temps il suit les cours du soir pour devenir ajusteur.
Il adhère à la CGT et mène sa première
grève à 17 ans. Trois ans plus tard à la suite du
congrès de Tours il adhère au Parti Communiste
Français.

1927, il est secrétaire de la fédération CGT-U
des métaux.

1936, Ambroise est élu député communiste du
14e arrondissement de Paris.

JPEG - 89.6 ko
Ambroise Croizat.
D.R.

C’est lui qui négocie la convention collective
de la métallurgie parisienne. C’est également lui
qui négocie les accords Matignon et qui sera
rapporteur à la chambre de la loi sur les conventions
collectives.

Il est arrêté dans la nuit du 7 au 8 octobre
1939 – comme d’autres députés communistes –,
déchu de son mandat de député, il est
condamné à cinq ans de prison.

En mars 1941, il est transféré au bagne de la
Maison carrée à côté d’Alger. Il sera libéré le 5
février 1943, lors du débarquement allié en
Afrique du Nord. Il est alors nommé par la
CGT clandestine à la commission consultative
du gouvernement provisoire d’Alger.

C’est dès cette époque qu’Ambroise Croizat
trace les premières lignes de ce qui allait devenir
l’un des systèmes sociaux les plus enviés du
monde et qui trouveront leur traduction dans le
programme du CNR en 1944 : « Nous, combattants
de l’ombre, exigeons la mise en place d’un plan
complet de sécurité sociale visant à assurer à tous les
citoyens des moyens d’existence dans tous les cas où ils
sont incapables de se les procurer par le travail, avec
gestion par les intéressés et par l’État.
 »

À la Libération, il est élu membre des deux
Assemblées constituantes, puis de l’Assemblée
nationale de 1946 à 1951.

Ambroise Croizat est nommé ministre du
Travail du général de Gaulle du 21 novembre
1945 au 26 janvier 1946, puis ministre du Travail
et de la Sécurité sociale dans les gouvernements
qui vont se succéder du 26 janvier 46 au 4 mai
1947, date qui marque la fin de la participation
communiste au gouvernement.

C’est au cours de ces 18 mois qu’il mettra en
place la Sécurité sociale, la généralisation des
retraites, les prestations familiales, la loi sur les
comités d’entreprises et la médecine du travail.

Il meurt en février 1951 à la suite d’une intervention
chirurgicale.