La bataille est-elle finie ?

Certes il me reste encore à la maison une
centaine de tracts que je n’ai pas eu le
temps de distribuer, mais est-ce que cela
aurait changé le cours de choses ? J’en doute.
Comme aurait pu le dire un humoriste : «  Si
nous les syndicalistes ont avait été plus nombreux, ben
vous les capitalistes vous auriez bel et bien pris la
pâtée !
 »
À ce détail près que nombreux, nous l’étions.
J’entends certains me dire il aurait fallu
bloquer la production comme en 68 !
Certes mais bloquer un pays en pleine croissance
quand le chômage n’existe pas, ce n’est
pas la même chose que de bloquer une production
qui stagne avec 4 millions de gens sans
travail.
Les leçons d’hier c’est bien, à condition de ne
pas perdre de vue le contexte d’aujourd’hui.
Et souvenir pour souvenir, je me rappelle
qu’après mai 68 il y eu juin 68 et un soir d’élections
qui fut difficile à digérer !
En 2005 le milliardaire Warren Buffett a dit :
«  Il y a une guerre des classes, c’est un fait, mais c’est ma
classe, la classe des riches, qui mène cette guerre et nous
sommes en train de la gagner.
 » Je demande à voir ?
Spartacus a bien été crucifié, ça n’a pas
empêché l’esclavage de disparaître !
Les serfs, les Canuts, ont été réprimés, cela n’a
pas empêché la Bastille de tomber !
Les héros de la Commune ont été fusillés, cela
n’a pas empêché l’organisation de la classe
ouvrière !
Vichy n’a pas pu empêcher la résistance, pas
plus que les SS, la libération de la France !
Comme le disait Karl Marx, « Quand une idée
s’empare des masses elle devient réalité.
 »
La liberté, la
justice le progrès
social font partie
de ces idées-là.

Mais l’histoire
n’est pas un long
fleuve tranquille.
« Deux pas en avant,
un pas en arrière !
 »,
nous sommes
peut-être dans le
pas en arrière, cela
ne veut pas dire que nous n’avançons pas.
Et puis la victoire n’est peut-être pas où nous
l’attendions.
Le gouvernement présentait sa réforme
comme inéductable, nécessaire, courageuse et
voilà que la majorité du peuple vient de comprendre
qu’on lui mentait.
On ne compte plus le nombre de salariés qui
rejoignent la CGT.
Nous nous plaignions hier, qu’aucune alternative
politique ne venait relayer l’action syndicale
et voilà que tous les partis de gauche font corps
avec le mouvement social.
Ceci ne fait pas encore un programme réellement
de gauche, mais on s’en approche.
Alors non, la bataille n’est pas finie et puisque
cet article n’a pas encore de conclusion, je laisse
la parole à Eugène Potier qui, après la
Commune, nous invitait à chanter :
« Cela n’empêche pas Nicolas,
qu’la Commune n’est pas morte,

«  Cela n’empêche pas Nicolas,
qu’la Commune n’est pas mor-or-te.

Jacques Aubert