Éditorial

Bons anniversaires...

L’Histoire se doit de commémorer aux dates anniversaires, les évènements du passé dont les conséquences se font encore sentir aujourd’hui.

Dans cette optique, 2009 ne nous offre que l’embarras du choix !
Faut-il, par exemple évoquer l’an 639 et la mort le bon Roi Dagobert ? Il nous laisse une chanson célèbre où il est dit que si Roi fait des bêtises, le premier ministre se doit d’intervenir pour rattraper le coup. N’est-ce point ce que nous avons vu récemment ?
J’ai dans l’idée que si Madame Carla, qui paraît il doit se faire plus discrète, voulait bien reprendre cette chanson dans son prochain disque, ça ferait un tabac.
Ou faut-il parler de l’an 1099, quant les croisés prirent Jérusalem, pillant la ville et massacrant la population. Aujourd’hui les armées venues d’occident ne combattent plus au nom de Dieu mais en celui des droits de l’homme, pourtant ce sont les mêmes qui de Bagdad en Palestine se font massacrer.
On peut choisir également l’an 1309 quand le Pape Clément V s’installe en Avignon, et que la ville se couvre de cloitres et de Palais. Émerveillé par ces vieilles pierres, Jean Vilar en 1959 y installe le Festival d’Avignon, mais vu la baisse des crédits du Ministère de la Culture, et l’aversion de notre Président, Chanoine de Latran, pour la laïcité, à quand le retour du Pape en cette bonne ville ?


Ou encore 1309 avec l’Édit de Villers-Cotterêts qui instaure le français comme langue officielle du royaume et institue l’état civil. Certes on n’y inscrit pas encore les origines raciales ni les préférences sexuelles, syndicales ou politiques, mais c’est un progrès.
Certains me diront que s’il est une seule date à retenir c’est 1789 : la prise de la Bastille, l’abolition des privilèges, la République, etc., etc..
Certes il s’est fait de grandes choses en cette année là, mais voyez-vous, 220 ans plus tard j’ai l’impression que tout est à refaire.
Idem pour 1909 et la loi sur la journée de huit heures, maintenant qu’il faut travailler plus pour gagner plus et que des millions de gens n’arrivent pas à trouver les huit heures de travail qui les feraient vivre.
1929 et la crise du système capitaliste, à quoi bon ? Puisque le pire est derrière nous, les banques grâce aux fonds publics refont des bénéfices.
Bien sûr il y a le chômage, la misère, la faim dans le monde, mais ce ne sont là que dégâts collatéraux à ne pas confondre avec l’essentiel, les bénéfices repartent à la hausse.
1939 les débuts de la guerre, le pacte germano-soviétique et l’assassinat de Guy Môquet on en parle plus loin.
Si j’hésite à choisir entre toutes ces dates, les médias eux ont fait leur choix ce sera 1989 et la chute du mur de Berlin. Ha ! Le vent de la liberté écrasant la muraille que c’est beau !
Qu’on me comprenne bien, je ne regrette en rien le mur, ni le régime qui se trouvait derrière.
Mais de là à applaudir à la victoire de l’exploitation capitaliste sur les espoirs déçus d’une révolution prolétarienne, faut pas exagérer.
Que le mur soit tombé c’est une bonne chose, mais on ne m’empêchera pas de penser que c’est ceux qui rêvaient d’un monde meilleur qui ont pris les pierres sur la tête.
Mais rassurons-nous on ne meurt pas d’une bosse, si cette révolution n’était pas la bonne, alors il nous appartient d’en inventer une autre, ne serait-ce que parce que s’il est un mur encore debout en plus de celui de la frontière USA/Mexique ou d’Israël, c’est bien celui de l’argent !

Dans cet espoir je vous souhaite une bonne année.
… et bonne année.

Jacques Aubert