Du soleil en partage

À 86 ans, Gérard Gaudicheau a pris la plume pour dire ce que fut son itinéraire.
Livre de souvenirs personnels, mais aussi récit de militant tant se confondent l’un et l’autre dans l’unité d’une vie toute entièrement consacrée au service des autres et à l’amélioration sociale.

De sa naissance dans le XVIIe arrondissement, en 1925, nous suivons Gérard dans le Paris d’alors jusqu’à la Libération et son entrée chez Air France. Ses premières responsabilités syndicales, son élection en 1956 au Comité d’entreprise d’Orly Nord, jusqu’à ce jour d’avril 63 où il est élu secrétaire général du comité central d’entreprise, poste qu’il devait occuper pendant dix-sept ans.

C’est fort de cette expérience que Gérard Gaudicheau rappelle ce que fut la création des Comités d’entreprises à la Libération, qu’il évoque la mise en place à Orly des premières activités culturelles, dont la création de la bibliothèque. Il parle de l’activité « Entraide et Secours », des restaurants et du sport à l’entreprise. Il parle de ce que de nombreux salariés d’Air France ont connu, les colonies et les villages de vacances.
Alors qu’aujourd’hui le CCE d’Air France connaît de graves difficultés financières, le témoignage de Gérard Gaudicheau rappelle qu’en 1963 la situation n’était pas plus brillante mais qu’à l’époque les militants avaient su et pu mettre la direction devant ses responsabilités.

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Du soleil en partage, par Gérard Gaudicheau aux éditions Capitalus

Il n’y a pas de nostalgie dans le livre de Gérard Gaudicheau. Son souci c’est que l’on se souvienne comment à une époque où tout était à faire des militants ont eu la force de mettre en place ce qui quelques années avant était encore un rêve.

Aujourd’hui la société Air France a été privatisée, le transport aérien connaît une grise grave, les acquis sociaux du personnel sont un à un remis en cause et l’avenir du CCE n’est plus garanti. Pour autant ce livre n’incite pas à regretter le temps passé, il témoigne d’une expérience qui doit nourrir la réflexion des militants à qui il appartient aujourd’hui, dans un contexte différent d’inventer les formes nouvelles de la solidarité et de l’action pour le progrès social.

En refermant ce livre et pour avoir moi même traversé certains aspects de cette histoire je n’ai pu m’empêcher de penser aux milliers de gens qui, parce qu’ils étaient partis en vacances ou en colo, parce qu’ils avaient franchi la porte de la bibliothèque ou assisté à l’arbre de noël, avaient vécu des moments de bonheur et qu’en partie ils le devaient à l’action de Gérard Gaudicheau.

C’est tellement rare qu’on puisse dire de quelqu’un qu’il a su donner des milliers d’occasions de bonheur ! Alors merci Camarade.

Jacques Aubert
P.S. :

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