Éditorial

Voter, c’est bien. Voter à gauche c’est mieux, mais après ?

Certes nous n’avons pas de raison de penser que ce Gouvernement ne tiendra pas ses promesses.

Mais les capitalistes sont toujours là et il serait particulièrement naïf de croire qu’ils vont tranquillement se laisser manger la laine sur le dos sans réagir.
Oh ! Il n’y aura pas de grandes manifestations d’actionnaires mécontents, défilant de l’Étoile à la place Vendôme.

Le Medef n’appellera pas à faire la grève sur le tas, et quel tas d’ailleurs ? Un tas d’actions ?
Les achats de caviar, de Ferrari et autres petits tailleurs Chanel ne s’écroulerons pas.

Et entre nous, un rentier qui cesserait le travail, ça ne ressemblerait à rien.
Non ! Rien de tout cela, mais du travail de sape, des menaces ça oui.
Des agences de notation qui trouveront que la France va mal.
Des entreprises, sous le prétexte d’être encore plus compétitives, menaceront, mais avec des sanglots dans la voix, de licencier quelques milliers de salariés
Des actionnaires feront mine d’investir à l’étranger.
Des sièges sociaux voudront aller visiter les Îles Caïmans histoire de moins payer d’impôts
Et des hommes politiques de droite viendront dire au gouvernement « Vous voyez on vous l’avait bien dit, faut pas taxer les riches, ça les contrarie »
Alors il se fâchera « tout rose » le Président et ses ministres aussi.
Ils diront qu’ils ne sont pas d’accord, que c’est de la triche, du vol, mais les autres feront mine de mettre leurs menaces à exécution, et le chômage repartira à la hausse, la dette se creusera, les besoins sociaux enfleront et l’État n’arrivera pas à faire face.

Alors que faire, se dira le Président, pour éviter un tel scénario ?
Eh bien je vous en fiche mon billet, tout à gauche qu’ils sont nos élus, ils essaieront de négocier pour éviter le pire ! À moins que...
À moins que les travailleurs ne se mobilisent et qu’ils soient des millions dans la rue à exiger les réformes promises.

Et là, le Ministre il pourra dire au patron « Oui je vous ai compris mais ce n’est pas de chance, les gens ils ne veulent pas et comme on est en démocratie et qu’ils sont plus nombreux et que si je ne les écoute pas ils seront encore plus nombreux et plus exigeants demain... »

Croyez-vous qu’à ce moment là les patrons mettront leurs menaces à exécution ? Qu’ils partiront avec leur argent sous le bras ? Bien sûr que non !
Parce que voyez-vous, les capitalistes pour faire du profit ils ont besoin que les usines tournent et que les marchandises se vendent
Alors les Îles Caïmans c’est bien joli, mais ce ne sont pas les crocodiles qui font la plus-value et qui dépensent la paye. C’est nous !

Jacques Aubert