Naissance de la CGT

28 septembre 1895 naissance de la CGT

En 1884 les syndicats sont enfin autorisés.
Le premier syndicat sera celui des Chapeliers, puis viendront les typographes, les ouvriers du bâtiment, les métallurgistes et bientôt c’est toutes les professions qui ont leur syndicat.
On distingue trois formes d’organisation :
-  Les syndicats corpos, qui réunissent les travailleurs d’une même profession quel que soit leurs employeurs. Ils sont plutôt réformistes
-  Les syndicats d’entreprises, où se retrouvent celles et ceux qui travaillent pour un même patron, quel que soit leur profession. Révolutionnaires, ils prônent la lutte de classe et le renversement du capitalisme.
-  Les Bourses du Travail, qui syndiquent tous les travailleurs d’une même ville, quel que soit leur métier ou leurs entreprises. Anarchistes, ils organisent l’éducation ouvrière et militent pour la « Grève générale » pour en finir avec le patronat.
Très vite ces organisations comprennent la nécessité de coopérer mais leurs vues différentes ne facilitent pas les rapprochements.
Malgré tout, en 1893 les Bourses proposent que chaque travailleur ait la double affiliation et lancent un appel à l’unité avec la Fédération Nationale des syndicats
L’année suivante la Fédération des Syndicats Nationaux, accepte l’objectif de « la grève générale » et admet le principe d’une organisation unique.

C’est ainsi qu’on décide de se retrouver à Limoges en 1895.
Le congrès s’ouvre le 23 septembre et le 28 on vote la création de la CGT (Confédération générale du travail).
« Confédération », parce que ce n’est pas l’unité complète, il n’y a pas de direction centrale, chaque fédération, chaque syndicat reste indépendant.
« Générale » : parce que toutes les organisations ouvrières y ont leur place.
« du Travail », plutôt que « des travailleurs » pour montrer qu’il ne s’agit pas uniquement de l’amélioration du sort des travailleurs, mais que le syndicat a vocation, à organiser la production à la place du patronat.
Mais dans les statuts faute d’accord sur le comment y parvenir, on se contente d’écrire : « que le but de la CGT, c’est de lutter pour l’émancipation intégrale des travailleurs ».

Au sortir du Congrès de Limoges, la CGT existe, mais c’est une organisation fragile où l’unité reste à consolider. 127 ans plus tard la CGT est toujours là, avec les mêmes buts et la même organisation en double appartenance à l’entreprise et sur le territoire, preuve que c’était une bonne idée.

Jacques Aubert
Président IHS CGT

Jacques Aubert