17 avril 1943 : les accords du Perreux

Il y a 79 Ans la France était occupée. Partout en France l’occupant dicte sa loi. Les richesses du pays partent en Allemagne et les Français manquent de tout. Chaque jour apporte son lot d’injustice et d’arrestations arbitraires. Les Français silencieux pour la plupart restent divisés, sur la conduite à tenir.

En 1939 le pacte germano-soviétique va faire éclater la CGT entre celles et ceux qui condamnent et celles et ceux qui approuvent. Ces derniers vont être exclus de la CGT et vont refonder la CGTU. Par la suite Pétain va interdire les confédérations syndicales et les camarades vont pour beaucoup rejoindre la clandestinité. Peu à peu la résistance armée, va devenir le quotidien de ces militants de l’ombre.
Ils ne sont pas les seuls. De Gaulle à Londres appel à la libération de la France.
Sur place Jean Moulin sillonne la France pour unifier la Résistance et préparer la France de demain.

A Stalingrad l’armée rouge vient de stopper l’avancée des troupes allemandes. On parle de l’éventualité d’un débarquement allié. Pour les Français qui résistent, il est évident que la libération de la France doit prioritairement être l’œuvre des Français eux-mêmes.
Le mouvement syndical s’inscrit dans cette démarche. Des contacts sont pris entre camarades de la CGT et Camarades de la CGTU.
Et c’est ainsi que le 17 avril 1943, dans une petite rue du Perreux inaccessible en voiture et facile à surveiller, à l’intérieur du pavillon d’un camarde de confiance, une rencontre va avoir lieu entre Robert Bothereau, Louis Saillant pour la CGT et Henri Reynaud, André Tollet pour la CGTU.

Les quatre hommes arrivent en fin d’après-midi. Toute la soirée, une grande partie de la nuit ils vont débattre des modalités de la réunification. Au matin ce sera chose faite et la décision est prise de reconstituer l’organisation sur la base du congrès de Toulouse en 1936 et de coordonner les actions de résistance.

Sur cet évènement, il n’y aura pas de communiqué de presse, rien n’est écrit, c’est la guerre ! L’information circulera de bouche à oreille mais les décisions vont être appliquées dans toutes la France et les actions de résistance vont redoubler d’ampleur.

Jean Moulin, comprend l’importance de l’événement et la CGT réunifiée va être appelée à siéger le 27 mai 1943, lors de la constitution du Conseil National de la Résistance.
Quelques semaines plus tard Jean Moulin est arrêté. Il ne parlera pas et mourra sous la torture. Le Conseil Nationale de la Résistance poursuit son travail et élabore le programme qui devra être mis en place après la libération du territoire.
C’est Louis Saillant qui devient président du CNR et le programme du CNR doit beaucoup au travail des militants CGT.

Ce n’est qu’en octobre 1944, à la libération que les accords passés cette nuit du 17 avril 1943 au Perreux seront retranscrits et c’est sur cette base que la CGT va se reconstruire après la guerre.

Jacques Aubert