Aux origines de l’extrème droite
Aux origines de l’Extrême Droite
Une vieille idée
Ce courant de pensée, trouve ses origines avec la Révolution de 1789 quand la noblesse avec le soutien de l’Église, entraîne une partie des paysans pauvres à s’opposer à la Révolution.
Ce mouvement revendique un certain nombre de valeurs idéologiques :
• Un attachement à l’ordre et à la discipline.
• Le respect de l ‘autorité, du chef (d’où l’opposition à la république et au parlementarisme).
• Le refus des idées nouvelles (les lumières : Diderot, Voltaire, Rousseau, …) le retour à la tradition.
• La foi en un ordre divin, un ordre naturel, où le plus fort gagne et permet la sélection naturelle.
Les Chouans, menant la lutte armée contre la révolution, vont marquer l’encrage populaire de cette idéologie, même si à l’époque, le terme extrême droite n’existe pas encore.
A l’inverse la bourgeoisie se présente comme révolutionnaire, garante de la justice et de la liberté nouvellement acquise.
Le capitalisme s’impose
Pau après la révolution, le peuple, libéré de la tutelle des seigneurs, se trouve confronté à l’exploitation des nouveaux possédants.
Les conflits de classes viennent remplacer les anciennes structures de dominations féodales.
L’exploitation, la misère s’accroît et le capitalisme naissant va connaitre ses premières crises et ses premiers conflits sociaux.
La classe ouvrière en se constituant va devenir une menace pour le patronat.
Pour asseoir sa domination, la bourgeoisie ne va pas tarder à renier ses idéaux de départ et à recycler à son profit les idées qu’elle combattait hier : l’ordre, la discipline, le culte du chef, du patron et de la fortune, les deux allant de pair.
La période napoléonienne sera l’expression de cette tentative d’installer la bourgeoisie dans les habits de l’ancienne noblesse. L’empereur reconstitue les fastes de la cour en même temps qu’il invente le code napoléon qui définit les règles de l’ordre bourgeois et mène une guerre de conquête pour assurer la domination de l’économie française.
Après l’empire, la monarchie constitutionnelle va favoriser le ralliement de l’ancienne noblesse au nouvel ordre bourgeois. L’église ne tarde pas à apporter son soutien à ce nouveau pouvoir.
Hier la noblesse découlait de l’ordre divin, aujourd’hui c’est la propriété qui devient sacrée.
Au cours du temps et des crises sociales, la bourgeoisie ne va cesser d’osciller entre ces idéaux de départ auxquels elle continue de se référer et les notions d’ordre et de soumission à l’ordre établi qui lui permet de se maintenir au pouvoir.
Face aux crises la bourgeoisie n’hésitera jamais à recourir à l’extrême droite ou à la guerre.
Le patronat reste de droite par temps calme, d’extrême droite dans la tempête !
Les débats de la droite actuelle dans son rapport à l’extrême droite expriment ces racines idéologiques.
Avec la domination bourgeoise l’extrême droite se modifie et intègre le nationalisme qui justifie les guerres économiques que se livrent les capitalismes nationaux.
Les conquêtes coloniales permettent de remettre en avant le racisme présent depuis les croisades. L’antisémitisme, connu dès les débuts de la chrétienté, sera souvent utilisé pour détourner le mécontentement populaire et proposer un bouc émissaire responsable de tous nos malheurs.
Ainsi la bourgeoisie sera révolutionnaire et libérale en 1789, autoritaire sous Napoléon et pendant la restauration, puis libérale avec les révolutions de 1830 et 1848 avant que de se durcir avec Napoléon III, jusqu’au massacre de la Commune de Paris en 1871.
C’est dans les années qui suivent que le terme d’extrême droite va faire son apparition.
Le Boulangisme
En 1884, sous la IIIe République, la loi Waldeck-Rousseau autorise les syndicats.
Mais en 1885 le Général Boulanger réunit tous ceux qui sont mécontents du régime. Son mouvement menace la république. Le boulangisme sera le premier mouvement qu’on qualifiera d’extrême droite.
En 1894 éclate l’affaire Dreyfus, qui sur fond d’antisémitisme va diviser durablement les démocrates et l’extrême droite.
En 1895 naît la CGT
En réaction dès 1899 se crée le Syndicat Jaune, par opposition au syndicat rouge. Il est contre la lutte des classes, contre la grève et pour le partenariat patron /ouvrier. Il prône le corporatisme.
La guerre de 14-18
Elle va être l’occasion de faire taire les revendications ouvrières.
L’Union sacrée où la Gauche et la CGT vont s’allier à la droite dans l’effort de guerre, va jeter le trouble dans les esprits.
La révolution russe de 1917 va redonner de l’espoir à la classe ouvrière.
En 1920, Gauche et Syndicat se déchirent entre réformistes et révolutionnaires.
C’est la naissance du PC et de la CGTU.
L’immigration
A partir de 1919 on assiste à une des plus grands vagues d’immigration de notre histoire. Pour remplacer les morts de 14-18 on fait appel à la main d’œuvre étrangère : Italiens, Polonais, Belges, Espagnols, Algériens. Les conditions d’accueil sont précaires et le patronat en profite pour les sous-payer. La cohabitation entre français et étrangers est difficile.
Déclaration finale du congrès CGT de 1919 :
" La CGT proclame que tout travailleur quelle que soit sa nationalité a le droit de travailler là où il peut occuper son activité. ………….. Aucun travailleur étranger ne doit recevoir de salaire ni subir de conditions inférieures au salaire normal et courant et aux conditions de travail en usage dans la ville ou la région. "
En 1925 déclaration de la CGTU :
« Pour nous, le mot étranger n’a pas de sens…. La question de nationalité ne joue aucun rôle dans les rapports de classe ….. Les migrations constituent un phénomène naturel et nul ne peut nier le droit à l’émigration pour les hommes chassés du sol natal par le chômage, la misère ou les convulsions politiques "
La Crise de 29
La France peine à se relever de la guerre quand la crise de 29 survient.
Devant l’inflation, la montée du chômage, la misère, on accuse la république d’avoir ruiné le pays au profit de quelques milliardaires que l’on qualifie souvent d’apatrides.
Aux élections d’après-guerre l’Extrême Droite, sous l’étiquette d’Action Française, obtiendra une trentaine de députés.
Ce mouvement vers l’extrême droite se généralise en l’Europe : Mussolini en Italie, Hitler en Allemagne.
En France des mouvements d’extrême droite tels les « Croix de feu » prennent de plus en plus d’importance.
Les Croix-de-Feu : à l’origine une association d’entraide d’anciens combattants. Après 1929, ils engagent une action politique affirmant vouloir « remettre de l’ordre » dans le pays. Financés par le parfumeur François Coty (qui a racheté le Figaro), les Croix-de-Feu, nationalistes et xénophobes, veulent lutter contre « les métèques », les profiteurs d’après-guerre, les meneurs de troubles et de discordes ».
Le culte du chef, s’organise autour du colonel de La Rocque, considéré comme l’homme providentiel.
Le 6 février 34
C’est dans ce contexte qu’éclate l’affaire Stavisky qui versait des pots de vin à des députés pour faciliter ses affaires. Suite à ces révélations le gouvernement démissionne, mais la crise s’amplifie.
Les ligues (Action française, Croix-de-Feu) et l’UNC (Union Nationale des Combattants) appellent à une manifestation le 6 février 1934, au cri de : « A bas les voleurs ! ». Plus de 100 000 personnes se massent sur la Place de la Concorde et marchent vers le Palais-Bourbon. La République est menacée. La police charge, il y aura 16 morts et des centaines de blessés. Les troubles durent plusieurs jours.
Face à la « menace fasciste », les syndicats et les partis de gauche réagissent. Le 12 février 34, une riposte unitaire s’organise et par centaines de milliers les travailleurs manifestent leur refus d’une dérive fasciste.
La CGT divisée depuis 1921, retrouve son unité lors du congrès de Toulouse en 1936.
Parallèlement les partis de gauche s’unissent autour du programme de rassemblement populaire.
C’est le Front populaire qui sera victorieux lors des élections de mai 1936. Un gouvernement de Gauche est constitué autour de Léon Blum.
En juin des grèves éclatent de partout, il y aura jusqu’à deux millions de grévistes avec occupation des usines et le patronat devra se résoudre à signer les accords Matignon.
La droite française n’accepte pas cette défaite. C’est le mot d’ordre : « plutôt Hitler que le Front populaire ». Ils suivent de près ce qui se passe en Allemagne et en Italie. Une délégation du patronat, dont Louis Renault, se rend auprès de Mussolini et de Hitler et fera l’éloge de ces régimes forts et stables.
La guerre d’Espagne fait rage. En France, la droite reprend le pouvoir. Un an plus tard l’Angleterre et la France cèdent devant Hitler et signent les accords de Munich.
En 1940 l’Allemagne envahit la France.
Le régime collaborationniste de Pétain se met en place. Le Parti Communiste (PC) et les Confédérations syndicales sont interdits. De nombreuses Camarades de la CGT sont arrêtés.
Pétain s’attaque à la République et au code du travail. C’est la devise « Travail, Famille Patrie » et le retour à un syndicalisme basé sur le corporatisme dans la tradition de l’extrême droite.
La résistance s’organise à Londres avec De Gaulle et en France principalement autour du PC et de la CGT alors que le patronat participe massivement à la collaboration.
Pendant la guerre, l’extrême droite s’illustrera dans la collaboration et dans la milice.
La Milice de Joseph Darnand créée en janvier 1943 comptera jusqu’à 20 000 hommes et la légion des volontaires français contre le bolchevisme comptera 12 000 engagés.
La Libération
A la Libération il ne fait pas bon être d’extrême droite.
Mais avec le mot d’ordre de réconciliation nationale prôné par de Gaulle, beaucoup échappent à l’épuration. Bientôt la guerre froide et l’anticommunisme de l’après-guerre vont leur permettre de reprendre du service, même si leur présence politique reste marginale.
A la libération les mesures du programme du CNR permettent au pays de se reconstruire.
Mais la Droite va tenter de limiter la portée de ces mesures et le plan Marshall va permettre d’accélérer la mainmise du grand capital sur l’économie française.
Dès 1947 puis en 1948 il y aura de grandes grèves pour l’amélioration des conditions de travail. Elles seront durement réprimées. C’est le moment où l’Etat crée les CRS.
Le poujadisme
Dans cette économie de la reconstruction on assiste à la naissance de grands trusts qui viennent concurrencer les petites entreprises, les commerçants et artisans.
C’est en réaction à cette politique que va émerger le mouvement poujadiste.
Pierre Poujade dénonce les « trusts apatrides » et les « Politiciens corrompus ». Il dénonce les « bradeurs d’Empire » face à la décolonisation.
Antisémite il déclare en parlant de Mendes-France : « il n’y a pas une goutte de sang Gaulois chez cette homme-là.
La guerre d’Algérie éclate en 1954. Cette situation est favorable aux idées de l’Extrême Droite.
En 1956, aux législatives, Poujade obtient 12% des voix et 50 députés. Parmi eux, un certain Jean-Marie Le Pen.
La guerre d’Algérie
Au début de la guerre l’opinion est majoritairement favorable à l’Algérie française. Mais le conflit s’enlise. La situation économique et sociale se dégrade. Face à cette crise politique, le pouvoir va avoir recours à l’autoritarisme et favoriser le retour du Général de Gaulle aux affaires.
Si le gaullisme n’est pas d’Extrême droite, il reprend à son compte certains thèmes comme le pouvoir du chef de l’Etat élu au suffrage universel et l’affaiblissement du parlementarisme.
La CGT comme le Parti Communiste dénoncent à l’époque le danger d’atteinte à la Démocratie.
De fait, les espoirs mis par l’Extrême Droite dans le Général de Gaulle vont être déçus.
Quand celui-ci proclamera le droit des Algériens à l’autodétermination, en réaction ce sera le putsch d’Alger en avril 1961 mené par quatre généraux (Challe, Salan, Jouhaux, Zeller), qui, au nom de l’Algérie française, veulent chasser de Gaulle et renverser la République.
On craint un temps que les régiments de parachutistes arrivent sur Paris et la CGT appellera les travailleurs à envahir les aéroports si nécessaire.
L’opposition de l’opinion et du contingent feront échouer le putsch.
Les généraux d’Extrême droite passent dans l’illégalité et fondent l’OAS (Organisation Armée Secrète).
Pendant la guerre, la répression menée par la police contre les Algériens, notamment en octobre ou il y aura plus d’une centaine de victimes, puis contre les militants réclamant la paix comme à Charonne en février 62 où neuf camardes de la CGT seront tués, montre que l’Etant n’est pas insensible à l’idéologie d’Extrême droite. Pour rappel pendant cette période c’est Papon qui est préfet de police.
L’indépendance de l’Algérie en 1962, le démantèlement de l’OAS, portent un coup à l’Extrême-droite mais en même temps des liens se tissent avec la droite. Pasqua recycle ses militants au service du gaullisme dans le SAC. (Service d’Action Civique)
La guerre d’Algérie va laisser des traces profondes, dans la société française et aujourd’hui encore, elle n’est pas étrangère à l’hostilité envers les immigrés venus du Maghreb.
Dans les deux décennies qui suivent l’échec de l’Algérie française, les résultats électoraux de l’Extrême droite sont modestes : Jean-Louis Tixier-Vignancour, ancien doriotiste, ancien pétainiste, avocat du général Salan, obtient 5 % des voix à l’élection présidentielle de 1965.
Les principaux mouvements qui se créent restent très minoritaires. C’est « Occident » qui sera dissous en 1968 et remplacé par « Ordre nouveau ». L’Extrême Droite est aussi très liée au mouvement des intégristes catholiques avec Monseigneur Lefevre.
MAI 1968
L’explosion sociale de 1968 va mettre à mal le pouvoir gaulliste. La bourgeoisie se sent menacée. On pense que le voyage de de Gaulle en Allemagne auprès du Général Massu, n’est pas étranger à la recherche d’une solution autoritaire à la crise.
Mais l’absence de débouché politique au mouvement social, va permettre à de Gaulle de remporter les élections qui vont suivre.
Pour autant les évènements de 68 vont donner à réfléchir à une droite qui a eu très peur pour son pouvoir.
Après 68, l’Extrême droite se réorganise. D’abord avec un courant de pensée : la « Nouvelle Droite » dont le philosophe Alain de Benoist est l’animateur. Il tente de redéfinir une Droite moderne, revendique l’inégalité des races mais préconise que chaque culture a le droit de se développer selon ses règles.
D’où la condamnation du métissage et de l’immigration.
1970, « Ordre nouveau » crée UGT, Union Générale des Travailleurs, avec l’ambition de percer dans le monde syndical.
La naissance du FN
Peu à peu, les anciens de l’OAS, les royalistes, les catholiques intégristes, les anciens de la collaboration, les théoriciens de la Nouvelle Droite vont chercher à unifier leur force et à réintégrer la scène politique.
En 1972 ils créent un nouveau parti, le Front National qui reprend au passage l’appellation d’un mouvement de résistance.
Jean Marie Le Pen devient le leader de ce nouveau parti. Parce qu’ancien député poujadiste, parachutiste, animateur des comités Tixier-Vignancour, à lui seul, il incarne la réunification des différents courants de la droite.
1974, création de l’ASL, Association Syndicale Libre, une autre tentative contre les syndicats.
A cette époque, l’Extrême droite peine à se faire entendre, la droite classique a trouvé en Giscard d’Estaing un candidat moderne. Les milieux populaires sont plus intéressés par l’Union de la gauche qui tente de se reconstruire.
Aux législatives de 1973, le FN fait 0,5 % des voix, puis 0,74 % des voix à la présidentielle de 1974.
En 1981, Le Pen ne trouve pas les 500 signatures nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle.
La Gauche au pouvoir
A partir de 1981 et de la victoire de la gauche, le Front National va retrouver un terrain favorable.
Effrayés par la Gauche, nombre d’électeurs conservateurs jugent la droite parlementaire trop modérée et trop divisée. Pour mémoire la réforme Savary pour l’école publique est vécue comme une menace par la droite et les milieux catholiques.
Devant la pression de l’opinion le gouvernement devra reculer
Mais La Gauche déçoit et les milieux populaires, touchés par la montée du chômage, ne vont pas trouver dans la politique suivie les solutions qu’ils espéraient.
En juin 1984, le Front national obtient 11,1 % des suffrages aux élections Européennes.
Le Pen et 9 autres députés du Front National entrent au parlement de Strasbourg.
En 1986, avec l’instauration du scrutin proportionnel, le FN a 10 % des voix et 35 députés à l’Assemblée.
En 1988 : Le Pen fait 14,4 % des voix aux Présidentielles. Le thème essentiel de sa campagne repose sur le rejet de l’immigration.
En France la situation sociale s’aggrave, le chômage ne cesse d’augmenter. La gauche a déçu et n’apparaît plus comme au service des plus pauvres. Dans le monde c’est la chute du mur de Berlin.
L’influence du Parti communiste décline. Les couches populaires peu à peu s’abstiennent ou sont tentées par le vote FN.
En 1993, le FN obtient 12,7 % des voix aux législatives
En 1994 : 10,5 % des voix pour le FN, aux élections européennes.
En 1995 : 15 % des voix pour Le Pen aux présidentielles. Les mairies de Vitrolles, Orange et Toulon sont conquises par Le Front national.
En 1997 : 15 % des voix aux législatives.
En 1997 le FN présente des listes aux élections prudhomales. La CGT fera annuler ces listes.
En 1998 : lors des élections cantonales et régionales la droite refusera toute alliance avec le FN.
Charles Millon en Rhône Alpes sera exclu pour avoir accepté cette alliance.
A partir de là, la Droite française ne se départira plus de cette attitude de rejet de l’Extrême Droite, mais en même temps ses orientations politiques vont se droitiser jusqu’à créer la confusion.
Le Choc de 2002
En 2002, lors de l’élection présidentielle Jospin affirmera : « Mon programme n’est pas socialiste ». Ce sera là le signe d’une coupure entre la sociale-démocratie et les classes populaires.
Le Pen obtient 17 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle et sera présent au deuxième tour.
Dans le FN de Jean-Marie Le Pen, qui ne cesse de progresser, on retrouve bien les fondements de la pensée d’Extrême droite : le culte du chef, la haine des élites, la référence à Vichy, l’antisémitisme (on se rappelle les jeux de mots de le Pen), le racisme, la lutte contre l’Islam et la référence à la France chrétienne.
En même temps c’est cette filiation avec l’extrême droite anti-républicaine ou fasciste, qui fait que Le Pen n’accède pas au pouvoir, et que la droite très influencée par le Gaullisme lui refuse toute alliance.
En 2005, le « Non » au référendum sur la constitution européenne l’emporte. Mais dans les voix du « NON » il y avait aussi des voix du FN qui expriment un mécontentement social et une défiance vis à vis des institutions.
Un nouveau FN ?
En 2011, dans la famille Le Pen, le passage du père à la fille sera marqué à la fois par la continuité et le renouveau.
Marine Le Pen va tenter de rendre respectable son parti en en faisant oublier ses origines et en l’habillant d’un vernis social.
De nombreuses mesures de son programme électoral vont être en direction des milieux populaires : de meilleurs salaires, de meilleurs logements, une meilleure école, plus de sécurité mais avec un point essentiel : ce qu’on promet de donner aux pauvres n’est pas pris sur les riches mais sur les immigrés.
Ainsi le patronat peut dormir tranquille, l’Extrême droite lui garantit la paix en faisant en sorte que l’opposition ne soit pas entre le capital et le travail mais entre les pauvres et les plus pauvres encore.
Cette extrême droite « nouvelle » renoue en fait, avec sa tradition de collaboration de classe et de racisme.
Candidate à l’élection présidentielle de 2012, Marine Le Pen arrive en troisième position au premier tour en obtenant 17,9 % des suffrages exprimés.
En 2017, elle se qualifie pour le second tour et obtient 33,9 % des voix.
En 2022 ce ne sont plus une mais deux candidats qui se revendiquent de l’Extrême droite et une Droite qui, sur bien des points, a des propositions similaires.
Marine Le Pen et Orban, président de la Hongrie
La Gauche peine à se faire entendre et à offrir une perspective de changement crédible.
Dans le même temps la Droite dite libérale, incapable d’apporter des réponses à la crise sociale et environnementale, est de plus en plus tenter par une gestion autoritaire du pouvoir.
Pour conclure :
Gramsci :
« Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres ».