
Ce que les mots veulent dire
Il faut se rendre à l’évidence, le monde capitaliste arrive au sommet de l’injustice et de la dégradation. La mondialisation capitaliste basée sur le profit maximum des multinationales a pour conséquence inévitable un accroissement scandaleux de la misère des peuples face à l’enrichissement outrancier d’une minorité sans scrupule.
Un tel terreau est propice à la renaissance des mouvements politiques extrémistes dont le populisme cache la xénophobie, le racisme, la violence. Leurs forfaits criminels durant la Seconde Guerre mondiale avait soulevé l’indignation universelle. Mais il faut bien le dire, le temps qui passe atténue les mauvais souvenirs et parfois le mot « réconciliation » englobe dangereusement la notion de l’oubli.
Aujourd’hui, le sort désastreux réservé aux peuples qui subissent les méfaits des prédateurs du grand capital financier et industriel les rend perméables au chant des sirènes promettant des lendemains meilleurs. Le National-socialisme allemand s’était imposé sur ces bases, dans une Allemagne qui comptait 6 millions de chômeurs.
Or, partout dans le monde, nés sous forme de groupuscules d’extrême droite, s’avouant parfois nazis, ils arrivent à gravir les échelons des responsabilités politiques jusque dans les appareils d’État. Cette infiltration dangereuse a pris corps en France à l’occasion des élections municipales. Le désarroi dû à la soi-disante fatalité de la crise et la lourde responsabilité d’un gouvernement que l’on croyait « à gauche », alors qu’il s’avère être le plus sûr garant des intérêts du grand capital, ayant plongé le peuple français dans un manque d’intérêt total pour le rôle citoyen que permet le vote.
Il est de plus en plus urgent d’ouvrir les yeux sur les conséquences dramatiques qui ne manqueront pas de s’imposer si un sursaut républicain n’intervient pas en France, en Europe et dans le monde. Il s’agit d’une infiltration dangereuse savamment camouflée sous des dehors respectables.
Cet article, nous l’avons conçu comme un rappel de ce qui fait la richesse de la langue française que l’on voit aujourd’hui galvaudée par ceux qui, au nom du curieux intérêt qu’ils portent aux salariés, placent au cœur de leurs méfaits cette notion, mensongère de « partenaires sociaux ». Parler vrai, serait « les partenaires sociaux = syndicats des salariés débattent avec les partenaires antisociaux = patronat et gouvernement. Il est évident que des « partenaires » sont ceux qui poursuivent ensemble un objectif commun. Or, rien n’est moins commun que les intérêts des salariés et ceux du patronat. Les gouvernements choisissent leur camp et comme le disait Jean-Jaurès :
« Quand les hommes ne peuvent plus changer les choses, ils changent les mots. »
Le mot clé situant le cœur même d’une nation est avant tout son caractère social. Le social est le comportement de l’individu dans ses rapports avec ses semblables. Il ne viendrait à l’idée de personne de trouver « social » celui qui forge toute son existence sur la souffrance imposée à ses semblables afin d’accroître sans cesse une scandaleuse fortune personnelle.
Dans une société où le capital détient la maîtrise totale de la richesse nationale, on aboutit inévitablement à l’anéantissement de ceux qui ne reçoivent pour vivre que le strict minimum accordé chichement, comme fruit de leur travail, par l’avidité financière du capital insatiable.
Les désordres financiers sont aujourd’hui planétaires et s’avèrent toujours plus porteurs de crise et d’appauvrissement des richesses nationales. Une crise qu’ils entendent aujourd’hui faire payer au monde du travail, déjà largement éprouvé par des décennies de régime capitaliste. Dès lors ce sont eux qui imposent des lois antisociales conçues à leur profit.
Le philosophe Stéphane Hessel disait récemment « Aujourd’hui il faut s’indigner et résister ». C’est juste, mais nous pensons, comme le déclare la CGT, que cette résistance doit être à la mesure de la colère et des dangers encourus. Il ne faut plus se laisser faire ! La résistance doit devenir l’offensive !
Après des années où la politique sarkozyste de droite avait largement rogné sur les acquis sociaux portés par le programme du CNR, le peuple français était en droit d’attendre que son vote exprimant la volonté d’une politique de gauche, le progrès social serait remis à l’ordre du jour et réhabiliterait la relance économique nécessaire au redressement national.
Mais force est de constater que cette alternative légitime s’est soldée par la poursuite et même l’aggravation de tout ce que la France subissait déjà de reculs sociaux économiques et culturels.
Un président de la République, tournant le dos à ses engagements électoraux et ne recueillant après un an de mandat que 18 % de la confiance des Français, on est en droit de penser que tout ce qu’il fait pour privilégier le capital est tout simplement illicite et contraire à l’intérêt de la France.
La CGT s’est exprimée au lendemain de la présentation par le Premier ministre Valls, d’un plan de sévère austérité jugé inacceptable. Le patronat est entendu et servi.
Pour faire avaler la pilule amère de leur crise, patronat et gouvernement polluent avec des campagnes médiatiques visant à opposer « jeunes » et « vieux » en culpabilisant les retraités. Ils seraient :
- nantis et profiteurs,
- responsables du trou de la Sécurité sociale,
- insensibles à la misère des jeunes.
Parallèlement, selon leur mission « habituelle », les médias annoncent que le peuple Français est satisfait à 59 %.
Et bien, non ! Le combat pour vivre mieux et dignement exige un renforcement des luttes pour le rendre victorieux.
Le mot « social » que droite, gouvernement et Front national emploient impunément, passe avant tout :
- par l’augmentation des salaires, des pensions, des prestations sociales,
- par la diminution du coût du capital,
- et par la taxation des revenus financiers.
C’est ce que diront les retraités le 3 juin dans une manifestation à Paris.
Le coût du capital
- En1980, les dividendes versés aux actionnaires représentaient 30 % des bénéfices.
- En 2013, ils sont de 85 %.
Les investissements sont laissés à l’abandon, le chômage a plus que triplé dans la même période.
Le coup du gouvernement
- Solution du président Hollande et du gouvernement Valls :
- Austerité pour les pauvres : 50 millions à racketter.
- Cadeaux au Medef, fauteur de crise : 30 million.
Le Ministre au Patronat
Monsieur de La Fontaine a eu la gentillesse ne nous faire parvenir un petit poème. Nous l’en remercions et le reproduisons ci-dessous.
L’austérité pour financer vos appétits
Risque fort de faire un peu trop de bruit
Aussi avons-nous pensé à une échappatoire
Afin que de trop près le peuple n’aille y voir.
Pour cacher le racket touchant les retraités
Faisons mine d’imposer pour les jeunes un SMIC diminué
Cela ne manquera pas de susciter désaccord et rébellion,
L’ensemble de nos mesures seront remise en question
Et nos sondages seront en perdition !
C’est alors que pour faire passer la pilule
Je dirais qu’à bien y regarder l’idée est ridicule
Et que pour réparer l’injustice et sauver la situation
Sur ce SMIC jeune au rabais, je préfère dire non !
Cette attitude qui calmera bien quelques socialistes
Devrait suffire à brouiller toutes les autres pistes.
Les médias se chargeront d’emballer le tout
Ne sont-ils pas nos plus fidèles toutous ?
Mais comme le dit le dicton populaire
« Qui trop embrase mal éteint »
Et à tant accentuer la misère
C’est la révolte qui pourrait venir demain.